Les travaux de la thèse intitulée « Étude génétique et moléculaire d’éponge marines de la Martinique » soutenue par Mme Julie Piron, le 30 mars 2021, portent sur l’étude de la taxonomie des éponges ainsi que sur l’évaluation de leur potentiel d’activité antibactérienne et cytotoxique.
Ce projet s’inscrit dans l’objectif d’améliorer les connaissances et la valorisation du milieu marin de la Martinique dans le but de favoriser le développement des biotechnologies bleues sur le territoire.
Malgré une place majoritaire du milieu marin sur la surface de la terre, seulement 20% des fonds marins ont été explorés. Ce déficit de connaissances de ces écosystèmes pourtant extrêmement riches, entraine un retard dans leur protection et leur valorisation.
Pionniers de la formation des récifs, les éponges sont des organismes dont l’intérêt scientifique ne cesse de croître. Ces organismes d’une grande simplicité morphologique prennent places au rang des métazoaires les plus primitifs. Néanmoins, ils possèdent des capacités d’adaptation très développées ce qui a permis leur développement dans l’ensemble des écosystèmes marins (récifs, mangroves, grottes etc) mais aussi en eau douce entrainant une diversification de formes, tailles, couleurs et de modes de vie. Toutes ces caractéristiques font des éponges des organismes riches en biomolécules actives ayant un intérêt dans l’agroalimentaire, les cosmétiques et la pharmacologie tels que des antibactériens, antifongiques et anticancers.
La Martinique faisant partie des « points chauds » de la biodiversité mondiale, possède une diversité marine encore très peu connue et exploitée. Elle se distingue par la variété des écosystèmes présents sur son territoire qui sont propices au développement des éponges.
Afin de pallier au déficit de connaissance de ce territoire, trois axes de recherches sont développés : i) Une étude morphologique d’éponges présentes afin de les identifier et les caractériser ; ii) une analyse génétique permettant la confirmation de leur identité et l’apport de nouvelles données pour l’étude de ces organismes ; iii) enfin, l’évaluation de l’activité d’extraits bruts d’éponges.L’expertise fût étendue à la Guyane avec l’ajout de deux spécimens collectés sur la l’île du Petit Connétable.
Les analyses taxonomiques menées sur des espèces non référencées ont permis une identification partielle de celles-ci. Enfin, les tests d’activité ont condui de mettre en évidence une spécificité d’activité antibactérienne de l’espèce Agelas clathrodes sur deux souches du staphylocoque, ainsi qu’une forte activité cytotoxique sur trois lignées cellulaires tumorales pour Agelas clatrhodes, Verongula rigida et un échantillon partiellement identifié.
Ces travaux contribuent ainsi à susciter une prise de conscience de la population du potentiel du milieu marin local pour sa protection mais également pour le développement économique de la région via un domaine d’exploitation nouveau du milieu.